Environnement : Des plantes pour dépolluer les sols ?

 

Et si la phytostabilisation était l’avenir de la dépollution des sols ? C’est en tout cas le pari un peu fou qu’expérimente la commune de Saint-Laurent-le-Minier dans les Cévennes. On vous explique.

C’est quoi la phytostabilisation ?

La phytostabilisation est le recours à des plantes spécifiques pour réduire la mobilité et la diffusion des polluants contenus dans un sol dans l’environnement.

Dépolluer des sols avec des plantes, comment ça marche ?

À Saint-Laurent-le-Minier, où se trouvait une des plus grandes mines de métaux d’Europe, des végétaux sont mis à contribution sur le sujet. À l’origine de cette nouvelle méthode pour dépolluer les sols, l’extraction de plomb et de zinc dans certaines commune du Gard ou du Nord qui ont très largement « abîmés » les sols. Alors qu’un réaménagement "extérieur" de ces sites désormais abandonnés peut se faire sans difficulté, des traces de pollution y subsistent pourtant encore.

Dans un rapport de Claude Grison pour Ouest France, la chercheuse en Chimie à l’université de Montpellier, à mis au jour le fait que les sols de certaines communes contenaient 500 à 800 fois les seuils autorisés par la législation européenne en cadmium, zinc et autres métaux lourds. Suite à ce constat, Claude Grison et son équipe ont expérimenté une technique de dépollution par les végétaux dans certaines communes. Et c’est ce procédé que l’on appelle phytostabilisation.

Le résultat ? Une expérience expérimentale mais déjà concluante
Suite aux essais effectués, deux plantes sortent du lot.

 1/ Le tabouret des bois


2/ L’anthylide vulnéraire


En effet, ces deux plantes se sont montrées capables, d’abord, de survivre dans un milieu hostile car chargé en substances chimiques, ensuite, de « digérer » les métaux lourds présents dans le sol en question. Le plus de cette méthode ? Les métaux ont même pu être extraits de ces plantes pour être réemployés a posteriori, comme par exemple en réduisant en poudre le végétal sur lequel a été expérimenté « l’opération ».

Les premiers pas de cette phytotechnologie s’avèrent donc prometteurs. Notamment car cette méthode permet de pallier aux travers des techniques de dépollution courantes qui sont parfois très énergivores, dans le cas où elles nécessitent de l’électricité par exemple, ou lorsqu’elles emploient des solvants chimiques, comme la chaux, pour extraire les substances du milieu pollué.

Sources et crédit photo : @joxnie/Unsplash, L'info Durable