Comment nourrir 10 milliards d’hommes en 2025 ?



C’est la question que s’est posée la EAT-Lancet Commission en réunissant 17 scientifiques de tous bords et dont l’étude paraît ce jour. Tous ensemble, ils ont pu élaborer un scénario dans lequel, belle surprise, il est possible de nourrir 10 milliards d’hommes et de femmes peuplant la planète à horizon 2050, de manière saine et durable. Ils nous expliquent comment faire.

L’alimentation mondiale durable : un énorme challenge

Nous faisons en effet face à un challenge de taille aujourd’hui puisque “notre système agroalimentaire menace aujourd’hui à la fois la santé humaine et la stabilité de notre planète”. Comment alors fournir à une population mondiale en croissance “un régime alimentaire sain fondé sur des systèmes de production durables”. Comment préparer l’avenir alors même que la situation actuelle présente de nombreuses carences : plus de 820 millions de personnes manquent de nourriture tandis que plus de 2,4 milliard de personnes surconsomment et que la moitié de la population souffre de carences alimentaires ? Il est également prouvé qu’un régime alimentaire non sain représente une menace très forte pour notre santé et que notre système de production agricole existant menace (au global) le climat, la biodiversité etc.

Bref, il faut en conclure que la stabilité de notre écosystème planétaire repose fortement sur notre régime alimentaire. Tous ensemble, nous devons alors nous préparer et nous coordonner car la population mondiale est en forte croissance et que notre équilibre, déjà bien précaire, ne résistera pas longtemps à cette poussée. 

Des fruits, beaucoup moins de viande et des protéines végétales

“La transformation vers une alimentation saine d’ici 2050 nécessitera d’importants changements dans nos régimes alimentaires. La consommation mondiale de fruits, légumes, noix et légumineuses devra doubler et la consommation d'aliments tels que la viande rouge et le sucre devra être réduite de plus de 50%. Une alimentation riche en plantes et contenant moins d'aliments d'origine animale confère de nombreux avantages à la fois pour la santé et pour l'environnement”, résume le Professeur Walter Willett MD (Harvard T.H. Chan School of Public Health) en introduction du rapport produit par cette commission.

La commission a définit l’assiette type comme suit (en apport calorique) : 50% de fruits et légumes, l’autre moitié est composée de grains entiers, de protéines végétales, d’huiles végétales et, éventuellement, de protéines animales en quantité limitée.

Concrètement, à l’échelle globale, il faut donc que nous multiplions notre consommation d’aliments sains (fruits, légumes, noix, légumineuses) par deux et que nous réduisons par deux, la consommation de viande rouge et de sucres ajoutés. Dans ce régime, les volailles, oeufs et produits laitiers pourront s’inclure en quantité modérée. La viande restera un aliment recommandé car certaines populations ne pourront obtenir de protéines végétales ou dépendent économiquement très fortement de l’élevage.

Vive le flexitarisme mondial !
Vous l’aurez compris, les flexitariens (dont beaucoup moquaient le non engagement) auraient finalement tout compris ;-)

Trève de plaisanteries, il faudra créer une alliance internationale pour faire comprendre et adopter ces nouveaux principes. Tout reste à faire mais chacun, à notre échelle, nous pouvons d’ores et déjà engager ces changements progressivement.