Nous avons tous une vieille tante
qui a toujours sur elle, une pommade ou une décoction miracle qui guérit bien
des bobos. Parfois quand la démocratie a ses articulations qui grincent, le
budget participatif nous rappelle le remède de notre chère tante.
Conçu en 1989 à Porto Alegre comme
un renforcement de processus démocratique, le budget participatif s’est diffusé
en France au début des années 2OOO. Présent à Medellin, Lisbonne, New York
City, Tozeur, il s’est installé dans l’hexagone dans diverses territoires tels
que : Lanester, Morangis, Montreuil, Paris, Bar Le Duc, Grande Synthe, mais
aussi les conseils régionaux d’Ile de France, l’ex Poitou Charentes et les
Hauts de France.
Alors le budget participatif c’est
quoi avant tout ? C’est un
outil d’expression et de décision de, par et pour tous : citoyens,
entreprises, associations, agents de la collectivités, conseil de quartier. Les
élus soumettent une enveloppe globale à leurs administrés et ces derniers
proposent des projets qui seront ensuite retenus démocratiquement. Les projets font
appel au budget d’investissement et ne doivent pas entraînés de frais de
fonctionnement supplémentaire (ou inférieurs à 5 % du montant investi).
Ainsi le budget participatif permet aux citoyens d’exprimer directement leurs
priorités, d’être écoutés. En ouvrant la participation à tous, ils donnent la
capacité de réorienter les ressources publiques.
Les clés de l’efficacité de cette
démarche résident dans le fait que les habitants doivent raisonner avec une
logique d’intérêt générale, le « je voudrais pour moi » doit laisser
place au « ce que je voudrais pour mon quartier, mon arrondissement, ma
ville, ma région… C’est… ». Il faut aussi que la collectivité : segmente,
au besoin, sa consultation en fonction du territoire sollicité, organise le
processus de communication, sélectionne et contrôle l’efficacité des projets,
enfin diffuse auprès des populations les résultats obtenus.
Le budget participatif prouve année après année que c’est bon pour tout
le monde :
- L’élu renoue ou renforce son lien de confiance, de compréhension avec les citoyens et réciproquement.
- Les conditions de vie s’améliorent pour tous.
- La lutte contre la corruption est renforcée d’un côté et, de l’autre, il encourage le civisme fiscal des citoyens qui comprennent davantage le sens de l’impôt.
- L’ONU considère qu’il s’agit d’un outil de croissance économique et de développement social.
- Selon Josh Lerner (Prof à l’Université d’Harvard) à New York, les élus qui soutiennent le budget participatif sont 10% plus populaires, autre cas où le maire de San Antonio (Chili) a été réélu deux fois depuis 2004, et lors de la dernière avec plus de 70% des voix.
Alors ? Qui d’entre vous va solliciter son élu ? Ça se tente
non ?