Avec la RBR 2020 : L’habitat voit la vie en vert

Dans l’immobilier, il y a le charme de l’ancien, ses moulures, son parquet à chevron, demain nous pourrons aussi compter sur l’intelligence et la rentabilité du nouveau. Qui l’eut cru il y a 40 ans, qu’un immeuble rapporterait autrement qu’avec une plus-value à la revente ?



Tout a commencé par l’adoption de l’arrêté du 3 mai 2007 du label Bâtiments à Basse Consommation (BBC 2005) qui est sans doute considéré comme l’acte essentiel dans la fondation d’un nouvel habitat ayant pris conscience de sa responsabilité environnementale. Pour mémoire le principe de base de cette norme est la sobriété énergétique, soit pour les logements neufs une consommation inférieure à 50 kWhep/m2/an. Depuis le législateur a régulièrement effectué des mises à jour.

Avoir le souci de bâtir des structures à basse consommation énergétique c’est bien, mais est-ce suffisant ? Est-ce répondre complètement à une logique de développement durable qui fait converger trois principes : social, économique et écologique. 
Certes, cela permet de prendre soin du porte monnaie des habitants, mais ne peut-on pas aller plus loin dans la démarche sanitaire et environnementale ? Raisonner globalement au delà de l’aspect pécuniaire ? Se donner les moyens de faire évoluer le bâtiment au gré des évolutions de la ville, du quartier et des besoins des occupants ? Trois fois OUI ! L’activisme de la société civile n’est donc pas vain, puisque sous son influence, la Réglementation Bâtiment Responsable 2020 (RBR 2020) s’apprête à être mise en place. Alors qu’est-ce donc cette nouvelle norme, ce nouveau sigle, cette nouvelle opportunité de créer du mieux vivre ?

La RBR 2020 déclinera quelques principes fondamentaux :

  • Accentuer l’efficacité énergétique des bâtiments.
  • Considération de l’isolation phonique.
  • Construction à faible impact carbone : favorisation des circuits courts d’approvisionnement de matériaux, choix de l’implantation, arbitrage en fonction de la production de CO2 entre la construction ou la rénovation, utilisation accrue des matériaux et isolants écologiques : fibres de bois, fibres de chanvre, ouate de cellulose, etc.
  • Suppression d’utilisation de matériaux portant atteinte à la santé des habitants : solvants toxiques présents dans les peintures et les colles, matériaux contenant des Composés Organiques Volatiles (COV).
  • Immeuble à minima alimenté en énergies renouvelables ou producteur d’énergie ou auto-consommateur.
  • Construction de bâtiments modulables.

La RBR 2020 sera donc une approche holistique puisqu’elle ne considérera plus seulement la performance énergétique du bâtiment, mais dorénavant elle prendra en compte d’autres valeurs nécessaires et inexploitées de l’habitat comme la dimension carbone, la santé environnementale, la biodiversité, les circuits courts, la valeur verte et réellement économique du bien. Les bénéfices sont donc multiples : pécuniaire, sanitaire, écologique. La filière immobilière doit donc de nouveau repenser ses procédés de conception. Ceci va demander du temps, des efforts, mais les acteurs du bâtiment nous ont déjà tellement fait la démonstration de leur imagination, de leur intelligence et de leur ingéniosité que nous pouvons regarder l’avenir sous des auspices radieux et continuer sur la voie de la transition écologique grâce à leur précieuse contribution.

Rêvons un peu : à quand une loi pour renforcer l’impact social & sociétal de nos habitations ?