Séoul : quand la Sharing City inspire le Monde

Si Mon P’ti Voisinage se mobilise chaque jour en France autour de l’économie de partage, le monde lui n’est pas en reste. D’ailleurs inspiré par des concepts américains et asiatiques, le projet français s’adresse aux populations comme une solution aux défis urgents auxquels le monde est confronté. À l’échelle de l’Homme, les villes du monde sont autant d’écosystèmes aux richesses inexploitées et potentiellement capables d’apporter le changement.

Nous avons choisi de dresser le portrait d’une ville exemplaire : Séoul. Elle est l’archétype même de ces Success City Story dont le partage est véhiculé au coin de chaque rue. Forte de ses 10 millions d’habitants, la ville coréenne a adopté l’économie de partage dans sa politique et s’inscrit aujourd’hui comme l’exemple mondial du déploiement de la Sharing City.



Du projet au déploiement...

Plus d’un an après avoir annoncé le plan de la Sharing City, les choses ont beaucoup évolué. Le contexte, que dressait la ville était comme alarmant, et se rapproche quasi-identiquement des problématiques auxquelles les villes occidentales sont confrontées.
Les symptômes étaient tels : industrialisation omniprésente, ralentissement économique, chômage en augmentation, coûts du logement en hausse, pollution de l’air, une gestion des déchets débordante. Les modes de consommation des années 2000 avaient atteint leurs paroxysmes. L’état d’esprit des habitants était bien loin des notions d’entraide et de partage et ont fortement contribué à la détérioration des enjeux environnementaux et aux défis sociétaux. Parallèlement l’isolement social s’est aussi fait grandissant.

...et la ville devient Partage

Il apparaissait dès lors urgent de réinventer la ville de Séoul. Pour accompagner ce changement, la ville coréenne s’est doté un système technologique de pointe : la fibre optique à haut débit s’est répandu, les espaces WiFi se sont développés, et plus des deux tiers des habitants possèdent des smartphones. De bon augure pour aborder les grands chantiers numériques qui attendent la ville.
Ainsi, la ville connectée prend son sens. Couplé avec des partenariats publics-privés, en l’espace d’un an seulement la ville renaît. Un sentiment de confiance gagne les habitants et les premiers effets d’impact sur l’environnement se font sentir. L’activité locale est elle aussi réactivée.
La ville écrit un nouveau chapitre de son Histoire. La Sharing City est encore à ses prémices et opère la transition avec la croissance rapide des dernières décennies. Le concept se veut l’introduction d’une croissance durable. Il s’agit de réinventer la ville de demain. Le mouvement de partage s’est désormais inscrit dans l’avenir des Coréens.

Une réussite à la hauteur de la densité de la ville

Les moyens de cette ville sont considérables : des citoyens connectés, une ville dense, des infrastructures de classe mondiale. Tous les ingrédients sont réunis pour faire de Séoul le leader mondial de l’économie de partage.
À Séoul, le changement n’apparaît pas directement dans le coin de chaque rue, mais plutôt dans les cages d’escaliers et les halls d’immeuble. Les initiatives y fleurissent. Parmi elles, des bibliothèques, des jardins ou des minis-entrepôts d’outils sont à disposition des résidents. Ces initiatives relancent l’idée d’une communauté au sein des habitations telles que nous pouvons le percevoir au sein de Mon P’ti Voisinage.
Conscient que la réussite de ce projet appartenait aussi aux habitants eux-mêmes, la ville de Séoul encourage régulièrement la participation des citoyens. Ainsi, plusieurs programmes ont été lancés. Voici les principaux :
*Bâtiments publics : depuis le lancement de la Sharing City, près de 800 bâtiments ont été ouverts au public à des fins d’organisation d’évènements, de réunions, etc. 
*Soutien aux starts-up : les jeunes Coréens regorgent d’idées. Parmi les initiatives les plus prometteuses, 20 d’entre elles ont pu obtenir de la ville des bureaux, des fonds, de formation et du conseil.
*Le ShareHub est un lieu qui centralise tout ce qui peut être partagé dans la ville.
*Apport financier investi dans près de 27 organisations de partage. L’idée consiste à favoriser le partage de biens et l’échange d’espace de stationnement. Parmi le succès de cet apport, la quantité partagée de vêtements pour enfants est passée de 18 000 à 40 000 articles.
*La Start-Up School : à des fins d’encourager l’esprit entrepreunarial de ses habitants, Séoul a mis en place un programme pour aider les entrepreneurs à comprendre les enjeux de l’économie de partage et à les soutenir dans la création de leur projet.
*Favoriser le lien inter-générationnel : pour rompre l’isolement des personnes âgées, un programme a été crée afin d’opérer la rencontre entre la jeune génération et les personnes âgées qui vivent en maison de retraite.
*Des lieux d’échanges sont régulièrement créés pour permettre aux jeunes entrepreneurs de confronter leurs idées et réfléchir aux initiatives pour créer ensemble la société de demain
*L’autopartage : avec des sociétés telles que Socar ou GreenCar, le concept s’est propagé dans les rues de la ville. Plus de 1000 voitures sont aujourd’hui partagées.
*Le troc de biens et de services : l’idée permet l’échange de biens et de services sans transaction financière.
*Bibliothèques de prêts : 32 bibliothèques de prêts ont été ouvertes pour favoriser l’échange de livres et la location d’outils de réparation. Notre ambassadrice Véronique a d’ailleurs initié ce projet dans sa communauté de voisinage.
*WiFi public : la connexion ultra haut débit de la ville profite à tous. Marché, parcs, bureaux : près de 2000 points d’accès ont été établis.
*Banque de photo : création d’une plateforme numérique où chaque citoyen peut y déposer des photos et les partager.

Une Success City Story 

Parmi les sucess story, certaines Start-up ont vu leur croissance grandir. Parmi elles, Kiple pour l’échange de vêtements pour enfants, SOCAR pour l’autopartage, Zipbob pour le partage de repas, Kozaza le Airbnb version maisons coréennes traditionnelles, BnBHero ou WooZoo pour le partage de logement, Wisdome pour le partage des connaissances.
À l’instar des ambassadeurs qu’on peut avoir chez Mon P’ti Voisinage, mais à plus grande échelle, chaque communauté détient son propre maire et gouvernement local. Une sorte de démocratie ultra-participative.
L’Asie n’est pas en reste en matière de Sharing City. Si Séoul s’impose comme la référence mondiale, d’autres villes tentent de suivre les pas : Busan, la deuxième plus grande ville du pays, et Gwandju ont la même ambition d’une ville de partage.
Comme San Francisco la référence mondiale en matière de réduction des déchets, Séoul se veut la locomotive de ceux qui veulent changer la ville et imaginer d’ores-et-déjà un futur orienté autour de l’économie collaborative. Les moyens à mettre en oeuvre sont importants et nécessitent des ressources considérables. La Sharing City est taillée sur mesure pour les grandes agglomérations, en France notamment où une forte demande existe. L’expérience Sharing City n’a pas fini de faire des émules.